Les dix séries qu'il ne fallait pas rater en 2024 (2025)

Il est possible que l'année écoulée nous ait proposé davantage de rebondissements dans la vraie vie qu'à l'écran. Mais ce n'est pas une raison pour oublier les séries qui sont parvenues à nous divertir, nous émouvoir et nous interroger, après une longue période de creux marquée par le Covid-19, puis la grève des scénaristes d'Hollywood, entre début mai et fin septembre 2023. Voici nos dix séries télévisées préférées de l'année 2024.

Les dix séries qu'il ne fallait pas rater en 2024 (1) Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Slate !Les articles sont sélectionnés pour vous, en fonction de vos centres d’intérêt, tous les jours dans votre boîte mail.

10. «Présumé innocent» (Apple TV+)

Des feuilletons aux sitcoms, en passant par les drames hebdomadaires, les anthologies ou les binge sur Netflix, les séries sont des objets culturels en constante mutation. Toutefois, à nos yeux, le critère le plus important pour leur réussite reste le même: donner envie de voir la suite.

Le scénariste et producteur américain David E. Kelley (Ally McBeal, Big Little Lies) a passé quatre décennies à raffiner la recette d'une bonne série télé et le prouve avec une des productions les plus addictives de l'année, à base de cliffhangers et de plot twists bien sentis. Rusty Sabich (Jake Gyllenhaal), procureur à Chicago, est dévasté lorsqu'il apprend qu'une de ses collègues a été assassinée. Mais rapidement, celui qui passe son temps à plaider au tribunal est désigné comme le principal suspect… Comme dans beaucoup de polars, la résolution ne sera pas forcément à la hauteur, mais le suspense haletant offert par les huit épisodes vaut largement le détour.

9. «Culte» (Prime Video)

En avril 2001, la France fait la rencontre des premiers «lofteurs», ayant accepté d'être filmés 24 heures sur 24 dans le cadre d'une émission de téléréalité révolutionnaire, «Loft Story». Plus de deux décennies plus tard, Matthieu Rumani et Nicolas Slomka livrent leur version fictionnalisée de ce tournant culturel majeur. Plutôt qu'offrir une redite sur l'aventure à l'intérieur du «Loft», Culte raconte avec brio les coulisses de la production et les multiples compromissions morales qui ont mené à un changement de paradigme irréversible dans l'histoire de la télévision française.

8. «Mr. et Mrs. Smith» (Prime Video)

Comme le film éponyme de 2005 incarné par Brad Pitt et Angelina Jolie, ce spin-off sériel repose en grande partie sur l'alchimie explosive de ses stars, en l'occurrence les très charismatiques Donald Glover (également cocréateur) et Maya Erskine, qui confèrent à leurs espions une énergie sombre et névrosée.

Avec un humour décalé et un certain goût pour la subversion, Francesca Sloane et Donald Glover parviennent ainsi à s'emparer d'une œuvre préexistante pour en faire quelque chose de singulier, poussant à son paroxysme le parallèle entre espionnage et vie amoureuse. Le tout avec le casting secondaire le plus prestigieux du petit écran: Paul Dano, Alexander Skarsgård, Michaela Coel, Wagner Moura, Parker Posey, Sarah Paulson, Ron Perlman, John Turturro, Sharon Horgan…

7. «Slow Horses» (Apple TV+)

Voilà deux années et demie que ce thriller britannique aussi compact qu'addictif nous ravit à chaque nouvelle saison. À mi-chemin entre la comédie de bureau et la série d'espionnage, Slow Horses suit d'attachants losers placardisés dans le pire service du MI5 (le renseignement britannique) et chargés de résoudre crise après crise, alors que tout le monde les sous-estime.

On n'arrêtera jamais de le dire: il s'agit tout simplement de la série la plus «bingeable» du moment, qui brille autant par la finesse de ses dialogues que la maîtrise de ses scènes d'action. Sans parler de son excellent casting d'ensemble: Kristin Scott Thomas, Gary Oldman, Jack Lowden, Saskia Reeves, etc. Alors, même si la quatrième saison–sortie en septembre et octobre 2024– manque parfois de s'embourber dans sa propre mythologie, on lui pardonne sans problème.

Sur le même sujet

Huit séries qu'il ne fallait pas rater en 2023 Les huit meilleures séries à regarder sur Apple TV+

6. «Fargo» (Canal+)

Après une longue absence (la quatrième saison était sortie en 2020), la série d'anthologie criminelle inspirée de l'univers cinématographique des frères Coen est revenue avec une saison 5 plus captivante que jamais. Toujours situé dans une région rurale du nord des États-Unis, entre le Minnesota et le Dakota du Nord, ce nouveau volet met en scène une mère de famille bien sous tous rapports (Juno Temple), rattrapée par un passé peu commun. Accents pittoresques, méchants fascinants, monologues ciselés et séquences d'action ahurissantes… Le créateur, scénariste et réalisateur Noah Hawley nous régale, tout en ajoutant à ses ingrédients habituels un commentaire politique acéré sur l'Amérique de Donald Trump.

5. «Hippocrate» (Canal+)

La meilleure série française a fait son grand retour en fin d'année avec une saison hautement anxiogène, mettant un peu plus en exergue la dégradation tragique de l'hôpital public tricolore. Dans ce troisième volet, le service des urgences de Raymond-Poincaré, traumatisé par la pandémie, doit faire face à une énième crise, cette fois-ci à cause des fermetures de lits en période estivale. À l'aide d'une écriture tout en nuance, ce nouveau tour de maître de Thomas Lilti nous place au plus près des soignants, qui s'accrochent comme ils peuvent à leur humanité face à un système déshumanisant.

4. «The Franchise» (HBO Max)

Vous l'aurez peut-être remarqué: même en faisant abstraction des histoires d'elfes et de dragons, une portion non négligeable des séries sur cette liste ont été adaptées d'une propriété intellectuelle déjà existante. Depuis quelques années à Hollywood, le constat est devenu indéniable: il est difficile de trouver de la place (et des financements) pour les idées originales. Pourtant, les franchises (univers cinématographique Marvel ou MCU, Game of Thrones, etc.) qui dominent l'industrie depuis une bonne décennie semblent en perte de vitesse créative et populaire. C'est ce paradoxe que capte brillamment The Franchise.

Signée par Jon Brown et produite par nul autre qu'Armando Iannucci (In The Loop côté cinéma, Veep ou Avenue 5 côté séries), cette série satirique suit le tournage chaotique d'un énième film de superhéros. Du cynisme des producteurs aux burn-out des techniciens, jusqu'aux acteurs oscarisés qui ne comprennent pas ce qu'ils font là, il s'agit peut-être du portrait le plus juste de la culture dominante actuelle. Le tout servi par un casting magistral, notamment Richard E. Grant en star du théâtre britannique qui rêve d'être canceled, ou Daniel Brühl dans le rôle du réalisateur indé prometteur, broyé par la machine des studios.

Sur le même sujet

Six séries des années 2000 à (re)découvrir d'urgence Six séries des années 1990 à (re)découvrir d'urgence

3. «Ripley» (Netflix)

On pourrait disserter à l'infini sur la beauté de ses cadres et de ses décors, plus époustouflants les uns que les autres, ou sa sublime photographie en noir et blanc. S'extasier sur son design sonore, son humour sombre, l'assurance de son rythme lancinant… Louer le talent de ses acteurs, notamment Andrew Scott dans le rôle-titre et Maurizio Lombardi en redoutable inspecteur Ravini…

Ou encore applaudir le fait que cette histoire de meurtres, d'homophobie latente et de tensions de classe, parvient à se détacher de toutes les précédentes adaptations du roman de Patricia Highsmith. Et l'on ne ferait qu'effleurer la beauté et la singularité de ce Ripley signé Steven Zaillian (réalisateur et auteur de la mini-série The Night Of, sortie en 2016). Un ravissement technique d'une grande rareté, dont l'atmosphère méticuleusement oppressante se referme comme un étau sur le spectateur.

2. «Shōgun» (Disney+)

Faire une série en 2024 implique aussi de se battre pour l'attention de plus en plus fragmentée d'un public inondé de «contenus» en tout genre. Shōgun, série sans stars hollywoodiennes, majoritairement en japonais, sur l'affrontement entre deux seigneurs rivaux en 1600, défie beaucoup de règles des séries télé contemporaines. C'est un projet d'une grande assurance, qui exige notre attention et notre investissement sur le long terme et nous récompense avec des séquences de télévision tellement époustouflantes qu'elles semblent stopper le temps.

On pénètre dans l'univers codifié du Japon féodal grâce à John Blackthorne (joué par Cosmo Jarvis), un «barbare» échoué sur les rives du Japon au début du récit. Mais ce cheval de Troie scénaristique permet ensuite de déployer une riche fresque politique et émotionnelle, où une multitude de personnages complexes parviennent à s'entendre sans se comprendre. C'est aussi dans cette série que l'on trouve certains des plus beaux rôles féminins de l'année, notamment Mariko, une traductrice noble et entêtée incarnée par Anna Sawai.

Sur le même sujet

Les dix meilleures séries de 2022 Les dix meilleures séries de 2021

1. «Industry» (HBO Max)

Voilà désormais quatre ans que la série britannique créée par Mickey Down et Konrad Kay nous émerveille par son intelligence et son audace. Située dans une banque d'investissement de la City (le quartier financier de Londres), Industry suit les déboires et les luttes de pouvoir d'un groupe de jeunes banquiers ambitieux. Après une saison 2 magistrale, les deux scénaristes repoussent un peu plus leurs limites dans ce troisième opus aux airs de grande expérimentation: nouveaux personnages (joués par Kit Harrington et Sarah Goldberg), intrigue médiatique, épisode consacré au personnage de Rishi.

Derrière son jargon financier, ses décors aseptisés et sa musique électronique obsédante, la série offre surtout une fine étude des comportements humains qui rappelle les meilleures heures de Mad Men. Depuis trois saisons, elle met en scène certains des meilleurs antihéros et antihéroïnes du petit écran, accros à leur travail, allergiques à l'introspection et incapables de faire la distinction entre amour et cruauté. Comme ses ambitieux personnages, Industry n'a pas peur de tenter le tout pour le tout. Alors qu'elle continue de gagner en ampleur narrative et visuelle, on n'attend qu'une chose: voir la suite.

Les dix séries qu'il ne fallait pas rater en 2024 (2025)
Top Articles
Latest Posts
Recommended Articles
Article information

Author: Domingo Moore

Last Updated:

Views: 6025

Rating: 4.2 / 5 (73 voted)

Reviews: 80% of readers found this page helpful

Author information

Name: Domingo Moore

Birthday: 1997-05-20

Address: 6485 Kohler Route, Antonioton, VT 77375-0299

Phone: +3213869077934

Job: Sales Analyst

Hobby: Kayaking, Roller skating, Cabaret, Rugby, Homebrewing, Creative writing, amateur radio

Introduction: My name is Domingo Moore, I am a attractive, gorgeous, funny, jolly, spotless, nice, fantastic person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.